Représentation et mémoire de la migration

Représentation et mémoire de la migration / Repräsentation und Erinnerung der Migration : ouvrage codirigé par Gwénola Sebaux, avec la collaboration de Dirk Rupnow, Bettina Severin-Barboutie, Meryem Youssoufi, Zaihia Zeroulou.

Les migrations sont depuis quelques années au cœur des débats politiques et du débat public en Europe, et devraient selon toute probabilité le rester dans un avenir proche. Or, avant même les événements de 2015, perçus comme une crise migratoire, il était manifeste que les sociétés migratoires européennes du XXIe siècle, transformées surtout par ce qu’il est convenu d’appeler la « migration de travail » après la Seconde Guerre mondiale, n’ont que fort peu ou pas du tout intégré dans leur « mémoire collective » cette dimension migratoire et les expériences ou mémoires des migrants et migrantes, qui restent invisibles dans les infrastructures de la « mémoire collective » (archives, musées), et inaudibles ou sans voix dans les narratifs historiques hégémoniques.

Toutefois, ces dernières années, on observe dans plusieurs pays un net déploiement d’activités de recherche, d’archivage, d’expositions et de muséalisation autour des histoires migratoires respectives. Différents acteurs y ont leur part : les migrants et migrantes, la société civile, la science et le politique. Les médias bien-sûr jouent aussi un rôle déterminant en couvrant cette thématique.

En écho à ces initiatives (recherche, archives, musées), le présent ouvrage collectif examine les conditions, les formes et les effets de la représentation et de la mémoire de la migration sous différents angles. En croisant les perspectives historiques et contemporaines, il analyse les modèles, traditions et perspectives de négociation de la migration et de l’intégration dans divers pays, et étudie les tentatives de visibilisation des histoires migratoires et les défis spécifiques que celle-ci soulève.

La direction internationale de cet ouvrage collectif et la coopération d’auteurs et autrices de différents pays (Allemagne, France, Autriche, Italie, etc.) permettent d’élargir le regard sur les questions de la représentation et de la mémoire de la migration, à la mesure d’un sujet par essence transnational et global à l’échelle de l’Europe.

Gwénola Sebaux